Paris lancés – L’édito de Christophe Bonnefoy
Le remaniement à venir pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Il risque de donner des maux de tête à Emmanuel Macron. Il n’est en effet pas le fruit de l’habituelle réflexion sur la fin d’un quinquennat, qui apporterait avec elle de simples ajustements. Il est, surtout, dicté par des événements qui obligent à la réaction. Les Gilets jaunes. Le désamour apparent dont sont victimes les policiers. Le coronavirus. La crise. L’écologie. Il faut s’attendre à un chambardement.
Le chef de l’Etat aura eu le temps d’anticiper. Au moins sur ce sujet. Mais un nouveau gouvernement, avec quel Premier ministre ? Edouard Philippe boit du petit lait. Les sondages le portent. S’en passer, c’est mettre de côté un atout. Le conserver, c’est, peut-être, renforcer un concurrent potentiel dans les mois qui viennent. Et avec quels ministres ? Quelques noms semblent évidents en ce qui concerne les partants. D’autres circulent, pour les remplacer. Mais à deux ans de la présidentielle, impossible de faire à nouveau des erreurs de casting. En tout cas si Emmanuel Macron veut rempiler pour un second mandat.
Le chef de l’Etat a donné une petite idée de ce que sera sa fin de quinquennat. Il ne parlera pas seulement d’écologie. Il tentera de la rendre concrète. Mais il est attendu au tournant. Quelque part, les résultats obtenus par EELV aux municipales sont un signal fort. En substance : maintenant, il faut y aller et ne plus seulement promettre. Problème, les écolos ont d’ores et déjà annoncé ne pas vouloir participer à un gouvernement. Est-ce vraiment un problème finalement ? Emmanuel Macron pourrait être tenté de leur couper l’herbe sous le pied en allant encore plus loin que les Verts eux-mêmes…
Un nouveau souffle pour les deux années qui viennent ? Sûrement. Reste à savoir s’il s’apparentera à un grand bol d’air ou à une action sous assistance respiratoire.