Mode écolo – L’édito de Christophe Bonnefoy
Et le vainqueur est… le taux d’abstention, évidemment. La crise du Covid-19 aura profondément marqué ce second tour des municipales. Au point que les enseignements que l’on tirera de ce dimanche d’élections seront forcément dictés par un contexte on ne peut plus particulier. Doit-on parler de fiasco pour l’exercice démocratique ? Pas complètement. Car au-delà de chiffres de participation désespérants, le scrutin a en toute logique permis de refermer la parenthèse du doute et de choisir les maires qui manquaient à l’appel. Mais la gestion de la crise aura joué son rôle, c’est indéniable.
La grande question – après celle des chiffres attendus de l’abstention donc – était : qui et où ? Et pour quelles conséquences. On attendait Paris, Lille, Marseille, Lyon, Strasbourg… Et les résultats ont de quoi alimenter les débats politiques pour de longues semaines. A noter, l’arrivée de Louis Aliot (RN) à la tête de la ville de Perpignan. Et à surveiller, le joli coup réussi par les écologistes, en des lieux loin d’être anecdotiques, Lyon ou Bordeaux notamment. Reste à savoir quels seront les moyens à leur disposition pour mener de vraies politiques en faveur de l’environnement. Tout le monde ou presque a surfé sur le sujet pendant cette campagne. Et même, n’a que le mot “écologie” à la bouche depuis des années. Pour quel résultat ? Il conviendra aux grands gagnants de ce second tour de transformer les paroles en actes. Parler vert, c’est bien. Appliquer les grandes idées écolos autrement qu’en s’opposant et de manière pragmatique, ça sera mieux.
La République en marche, elle, a regardé ce second tour de loin. Et le probable remaniement ministériel devra en tenir compte. Décidément, les trois derniers mois ont bouleversé la donne. Y compris politiquement.