Un pari à prendre – L’édito de Christophe Bonnefoy
C’est un pari. Risqué, forcément. Mais qui devait être pris. Et qui, il ne saurait en être autrement, s’appuie sur les derniers avis scientifiques. Un pari aux risques mesurés, donc. Le pays ne pouvait pas indéfiniment vivre au rythme des restrictions les plus strictes. Dans les faits, d’ailleurs, nombreux sont ceux qui avaient déjà pris certaines libertés, depuis le début du déconfinement le 11 mai. On pense, notamment, aux manifestations diverses et variées, interdites mais tolérées (sic). Organisées dans l’irrespect total des règles de distanciation.
Autant, donc, maintenant que le gros de la pandémie est derrière nous, encadrer un retour beaucoup plus large à une vie normale, plutôt que de le subir. A partir de demain, l’étau se desserrera encore un peu plus. On pourra à nouveau tutoyer les stars de cinéma. Sur grand écran, cette fois. Les écoliers et collégiens, eux, retrouveront les bancs de leur établissement. A leur grand désarroi, parfois. Mais c’est surtout la possibilité de reprendre la pratique des sports collectifs qui va, enfin, redonner une bonne bouffée d’air frais à tous ces Français qui avaient mis leur corps au repos forcé. Au demeurant, c’est désormais un générateur important de lien social qui se remet en route, tout autant qu’un tissu souvent associatif.
Pour autant, le virus tue encore. Chez nous évidemment. Ailleurs aussi. Qui plus est, ignorer la réapparition de ce qu’on appelle les clusters, en France, ou l’amorce d’un redémarrage de la pandémie en Chine, par exemple, impose la prudence. Revivre, oui. Reprendre de l’air, oui. Mais de manière responsable. Il serait dangereux de croire qu’on est totalement sorti du cauchemar.