Autoproclamés – L’édito de Christophe Bonnefoy
C’est fou, le nombre d’héritiers – autoproclamés – qui viennent se rappeler à nous chaque 18 juin.
A juste titre, tous les ans, les Français se souviennent de l’homme que fut le général de Gaulle. De son parcours militaire. De cet Appel, évidemment, qu’on célèbre, à Colombey-les-Deux-Eglises et partout ailleurs, avec ce même sentiment qu’on doit beaucoup, sinon tout, au “grand Charles”. Quatre-vingts ans, déjà… De sa vie politique, aussi, qui aujourd’hui encore, est un marqueur incontournable de notre quotidien. La Ve République, c’est lui. S’il n’en restait qu’un…
Il n’y en eut qu’un, justement. Mais il est assez amusant, pour ne pas dire caricatural, particulièrement en ces temps compliqués, d’observer à quel point certains se réclament aujourd’hui de l’héritage de De Gaulle. Y compris ceux qui le combattirent politiquement. Ils ont visiblement besoin de se raccrocher à l’idée de grandeur. De la rechercher, peut-être, où elle n’est plus. En tout cas plus dans leur famille politique. Tout le monde se veut gaulliste. Ou gaullien, c’est selon. Chacun tente en quelque sorte de capter la bonne parole pour la faire sienne.
On l’a vu mercredi, sur l’Ile de Sein, avec la visite très controversée de Marine Le Pen. Au point, par exemple, de faire sortir de ses gonds Jean-Louis Debré, gaulliste historique pour le coup. Lui, dénonce un racolage. En d’autres termes, il demande à certains responsables, de ne pas endosser des habits bien trop grands pour eux. Une manière de faire remarquer que la classe politique manque aujourd’hui cruellement de leaders charismatiques, tous bords confondus.