Un air de déjà vu – L’édito de Christophe Bonnefoy
La réponse sera ferme. C’est Laurent Nunez, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, qui l’affirmait hier à Dijon. Une réponse – toujours la même au fil des décennies, lorsque les mêmes violences viennent de manière récurrente émailler la vie des quartiers – aux quatre nuits surréalistes que vient de connaître la cité de Côte-d’Or.
Le discours sera-t-il identique, après les actes imbéciles de quelques centaines d’abrutis pendant la manifestation des soignants, hier à Paris ? Sans doute. En substance : « Les attaques d’éléments radicalisés ne resteront pas impunies ». On commence à avoir l’habitude.
Ceci dit, le combat – noble – des soignants mérite beaucoup mieux que l’image qu’ont pu en donner ce mardi des individus masqués, acquis à une cause qu’ils seraient bien en mal d’expliquer. Les mêmes qui, d’ailleurs, revêtiront leurs habits de doux agneaux, à visage découvert cette fois, lorsqu’ils auront besoin, un jour, d’un médecin, d’une infirmière… Ridicules.
Pendant plus de deux mois, les Français ont applaudi, tous les soirs à 20 h, leurs héros du quotidien. Emouvant. Poignant. Et totalement justifié. Ceux qu’on peut imaginer être des black-blocks – autrement dit des casseurs – n’auront pas réussi à leur voler leur manif et à rendre inaudibles leurs revendications, on l’espère.
Il faudra plutôt retenir, de la journée d’hier, qu’il n’aura servi à rien, de la part de l’exécutif, de louer l’abnégation des soignants, si on ne met pas à leur disposition les moyens qu’on leur a promis. C’est ce qu’ils ont voulu rappeler hier. Chat échaudé…