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Mise en garde – L’édito de Patrice Chabanet


L’étude de Lancet ne constitue pas une condamnation définitive de la chloroquine. Mais elle pointe les risques cardiaques inhérents à l’utilisation de ce médicament. Il faudra attendre les résultats d’autres recherches pour mieux établir la balance entre les bienfaits et les effets indésirables. Il n’empêche, le périmètre de l’enquête – 96 000 dossiers médicaux – lui donne une ample crédibilité. Elle sera contestée, à n’en pas douter, par les partisans du professeur Didier Raoult, au motif qu’il a toujours plaidé pour l’emploi de la chloroquine en début de traitement. Autrement dit, le malaise risque de durer encore longtemps. Il est entretenu par des facteurs qui n’ont rien à voir avec les aspects purement médicaux, et cela dès le début.

La personnalité de Didier Raoult – dont ses pairs reconnaissent la compétence et le talent – y est pour beaucoup. Ses avis définitifs sur la pandémie naissante ont été démentis par les faits. Là où il aurait dû se replier dans son laboratoire, il a préféré le soutien d’une cohorte de philosophes, de sociologues et de politiques qui mangent à tous les rateliers et qui n’ont aucune compétence en matière médicale. L’enquête de Lancet doit être interprétée comme une remise sur les rails de la seule approche scientifique. Le coronavirus est d’abord une pathologie. La priorité est d’en comprendre le fonctionnement, pour favoriser la mise au point d’un traitement et d’un vaccin. Le laisser en pâture chez les non-initiés (les propos incongrus de Trump en témoignent) revient à dessaisir les sachants de leurs spécialités. Pire encore, ce mélange des genres exacerbe les rivalités au sein de la communauté scientifique. La position de franc-tireur de Didier Raoult n’y est pas étrangère. Aujourd’hui l’enquête de Lancet lui revient comme un boomerang.

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