Chaud, chaud, chaud – L’édito de Christophe Bonnefoy
La date du 11 mai n’aura finalement été que symbolique. En tout cas pas vraiment révélatrice d’un confinement réussi qui aurait jeté les bases d’un déconfinement définitif. La pluie… La pluie aura joué les trouble-fête, si l’on peut dire, en ce lundi de libération. Conclusions impossibles à tirer, donc. Qui plus est, seuls les jours qui viennent nous rassureront – ou pas – sur ce qui nous attend dans les prochaines semaines. Période d’incubation oblige…
Le week-end qui a suivi, si l’on excepte quelques petits écarts, aura, lui, été plutôt rassurant. Mais le vrai test, c’est maintenant ! Ces quatre jours d’un week-end prolongé et accompagné de températures même pas printanières, mais quasiment estivales. La journée d’hier a donné le ton et déjà, la soirée de mercredi avait dessiné les risques d’un déconfinement pris un peu trop à la légère. L’intervention des forces de l’ordre sur la place des Invalides, à Paris, était suffisamment parlante. L’amorce d’un déconfinement n’est pas le feu vert à des rassemblements dont la distanciation sociale est plus proche de l’enlacement irresponsable que de retrouvailles prudentes.
En d’autres lieux, en bord de mer par exemple, on comprend tout aussi aisément que les Français aient besoin de respirer. Mais on s’aperçoit vite, là également, que la ligne est ténue, entre un retour réfléchi à la normale et la tentation d’oublier un peu vite que la pandémie a déjà fait plus de 28 000 morts dans notre pays.
On ne sait pas si l’été sera chaud. Mais ce début de déconfinement est à l’évidence un sujet brûlant. Et la partie est loin d’être gagnée. Il faut l’avoir en permanence à l’esprit. Sans doute pour de longs mois encore.