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La mère des réformes – L’édito de Patrice Chabanet

La réforme des retraites, celle de l’indemnisation du chômage ? Renvoyées aux calendes grecques et encore… La pandémie est passée par là. Les défaillances et les insuffisances de notre système de santé sont apparues criantes. Pour le gouvernement l’urgence est maintenant là. Plus question de colmater les brèches ou d’améliorer ce qui n’est plus améliorable. Olivier Véran a promis des « mesures d’ampleur » discutées avec les partenaires sociaux. Nom de code de ce plan, le Ségur de la Santé, du nom de l’avenue où se trouve le ministère. Le choix du nom de baptême n’est sans doute pas dû au hasard. Il rappelle les accords de Grenelle de 1968. Certes, ils avaient une portée plus générale puisque la contestation était… générale dans le pays. Il fallait arrêter l’incendie provoqué par les évènements. Aujourd’hui, c’est le secteur hospitalier qui mène le combat, après plusieurs mois de protestations sans résultat. Il est dans l’intérêt de l’exécutif de lâcher du lest, et pas à la marge. Faute de quoi les hospitaliers et les soignants en général vont agréger autour d’eux tous les contestaires de l’Hexagone. Plus grave : le risque de voir apparaître des coordinations dites spontanées, l’aliment de choix pour les extrêmes.
Le gouvernement n’a pas d’autres choix que de réussir. La réforme du système de Santé conditionnera la fin du quinquennat. Pour Edouard Philippe, il s’agit – même s’il le dément – de conforter sa position au sein de l’exécutif. Les sondages lui donnent une appréciable avance sur Emmanuel Macron et le rendent quasiment inexpugnable, même si en politique la logique n’a qu’une valeur relative. Il suffit d’un faux pas pour que la popularité s’évanouisse. Le dossier Santé n’est pas le seul sur le bureau du Premier ministre. Il y a depuis peu le lourd plan de restructuration chez Renault. Edouard Philippe a annoncé à l’Assemblée qu’il n’était pas question de toucher aux sites établis en France. Une manière de rappeler que l’Etat restait un actionnaire de référence dans le capital de Renault. Et qu’une forte mobilisation sociale chez le constructeur automobile pourrait se propager au moins aussi vite que le coronavirus.

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