Sans trop s’avancer – L’édito de Christophe Bonnefoy
Que l’on remette sur les rails les municipales n’a en soi rien de choquant. Le cheminement démocratique ne pouvait pas éternellement être mis à l’arrêt, fut-il en toute logique anesthésié par le Covid-19.
Le Conseil scientifique a
donc rendu son avis : le second tour pourrait se tenir fin juin.
Heureuses, les équipes municipales élues le 15 mars. Car dans les villes ou
villages qui n’ont pas encore choisi, migraines en perspective. Un peu comme
dans les écoles, qui ont dû mettre en place parfois d’abracadabrantesques
dispositifs pour accueillir ces chers petits. Certes, par définition, un
deuxième round de scrutin ne dure qu’une journée. Mais tout de même. Impossible
ici, alors que la pandémie n’est pas encore éteinte, de jouer avec le feu.
Le premier épisode de ces municipales a ainsi donné lieu à bien des critiques.
On en a même été, parfois, à tomber dans de faciles raccourcis. C’était évident :
l’imprudence du gouvernement, à ne pas reporter ce premier tour, expliquait en
grande partie la flambée de cas de Covid. Idiot.
L’organisation possible de l’acte final de ce scrutin ne manquera pas de faire causer. Autoriser un vote dans un lieu confiné alors qu’on interdit aux touristes de poser leur serviette sur de vastes plages ? On entendra l’argument, c’est sûr.
Le Conseil scientifique s’entoure ainsi de larges précautions. Un second tour fin juin ? Oui, mais avec un point d’étape une quinzaine de jours avant la date prévue. A juste titre, personne ne peut aujourd’hui présager de la situation sanitaire dans un petit mois. Mais son avis n’étant que consultatif, c’est bien dans les mains de l’exécutif qu’il place la décision ultime. Et ce dernier n’est pas le moins critiqué, dans la gestion de la crise. Là encore, c’est lui qui prendra tous les risques.