Point d’étape – L’édito de Christophe Bonnefoy
Nécessaire mais technique. Trop technique. Transparent mais long. Trop long. Le point d’étape proposé hier soir par le Premier ministre, Edouard Philippe, a confirmé ce que l’on savait déjà : à défaut de pouvoir apporter des solutions immédiates face à la crise du coronavirus, on assiste depuis plus d’un mois à une expérimentation permanente. On peut le comprendre. Bien malins – et probablement menteurs – ceux qui affirment qu’ils auraient fait mieux que le gouvernement. Les adeptes du “faut qu’on” ou du “y’a qu’à” viendront vanter leurs remèdes… mais une fois le Covid-19 réduit à néant. Un peu comme ces astrologues qui refont l’histoire après coup.
Si l’exercice était attendu, il n’aura sans doute pas été totalement concluant, en tout cas pour ces Français qui n’attendent qu’une chose : savoir comment ils vont vivre, au jour le jour et concrètement, jusqu’au 11 mai, et après le 11 mai. Dans ce contexte, chacun aura compris, pour résumer, que les temps seront durs, et pour longtemps, la crise sanitaire s’accompagnant d’une crise économique et sociale qu’on n’avait que rarement connue. Mais aussi, que la réponse devra être collective. Là, on touche du doigt, sûrement, cet après qui ne ressemblera pas à l’avant. Une évolution radicale de notre manière de vivre. Moins individuelle ?
De manière plus terre à terre, des plus de deux heures de graphiques projetés depuis Matignon, une seule annonce aura eu valeur d’information (très) concrète. De celles qui touchent à notre vie de tous les jours : à partir de ce lundi, et sous conditions très strictes, un droit de visite sera rétabli dans les Ehpad. Un peu d’humanité, au milieu de – souvent – tristes bilans chiffrés.