Prolongation – L’édito de Patrice Chabanet
Le président de la République a fixé au 11 mai la fin du confinement. Il ne pouvait pas faire autrement. La prolongation par quinzaine a montré ses limites. Cette fois-ci, la date donne des perspectives. Les Français savent à quoi s’en tenir. Autre annonce : les écoles et les crèches devraient pouvoir reprendre leurs activités dans la foulée. Là encore, il s’agit d’anticiper. Comment imaginer, en effet, une reprise – même lente – de l’économie, si les salariés sont retenus à la maison pour garder les enfants ?Il n’empêche, les mesures annoncées par Emmanuel Macron restent largement tributaires de la situation sanitaire. Les courbes semblent indiquer de très légères améliorations. Pour le moment, les chiffres renvoient plus à une phase plateau qu’à une véritable décroissance de la pandémie.Emmanuel Macron aura-t-il convaincu ? On sait qu’au fur et à mesure que le Covid-19 poursuit son étreinte sur notre pays, l’opinion publique est devenue de plus en plus méfiante à l’égard de l’exécutif. Les cafouillages et les graves manquements dans la distribution des masques et de matériels ont laissé des traces. Les citoyens gèrent eux-mêmes une contradiction : ils exigent une lutte sans merci contre le coronavirus et une reprise économique rapide. Or, dans l’absolu, cette optimisation tient de la quadrature du cercle. On le voit, notamment, dans la polémique qui oppose le Medef aux organisations syndicales. Le choix du 11 mai – c’est-à-dire dans un peu moins d’un mois – présente un avantage. Il permettra de tirer un bilan fondé sur une période longue. Les tests seront plus nombreux et on en saura plus sur les recherches en cours. Celles qui concernent les traitements possibles – pour les vaccins, il faudra attendre plus longtemps – auront forcément avancé, tant les équipes se sont mobilisées pour neutraliser les effets de l’épidémie. D’une certaine manière, le rendez-vous du 11 mai ouvre un compte à rebours. On doit espérer qu’il débouchera sur un déconfinement lent, mais durable.