En guerre – L’édito de Christophe Bonnefoy
Nous sommes en guerre. Comment être plus clair ? Comment exprimer de manière plus limpide l’impérieuse nécessité de ne pas prendre à la légère cet ennemi invisible qui ronge nos vies, au sens propre comme au sens figuré ? Bien évidemment, les mots d’Emmanuel Macron, hier soir, n’ont pas été choisis au hasard. Et leur répétition à maintes reprises n’est pas innocente.
On n’a pas, devant nos écrans, ressenti ce qu’avaient pu ressentir nos aïeux au siècle dernier au moment du déclenchement de la Première et de la Seconde guerres mondiales. C’est sûr. Mais c’est bien d’une guerre qu’il s’agit. D’un autre genre. A une autre époque. Une sorte de guerre moderne. Même si l’histoire nous rappelle le pouvoir meurtrier des grandes épidémies, il y a bien longtemps. Le schéma reste pourtant identique. On n’y croit qu’à moitié. On pense que c’est pour les autres. Voire qu’on est invincible. L’évolution du nombre de cas avérés, chez nous et ailleurs, prouve le contraire.
Le Président a répondu hier aux scènes surréalistes des derniers jours : la foule sur les marchés, dans les parcs. Au non-respect des règles élémentaires. Des gestes barrière. A l’irresponsabilité, disons-le. La France est donc à l’arrêt. Et ça durera ce que ça durera, comme on dit. Jusqu’au moment où le Covid-19 aura été rayé de la carte.
Certes, la réponse est radicale. Et le confinement effectif, désormais. Mais le discours guerrier d’Emmanuel Macron, tant sur l’aspect sanitaire que sur l’accompagnement social et économique, a au moins eu le mérite, sinon de rassurer, au moins de donner la mesure de la crise que notre pays traverse… et des efforts à fournir pour la surmonter.