Urgence – L’édito de Christophe Bonnefoy
La psychose qui ne porte pas son nom autour du coronavirus fait entrer subitement toutes les supputations dans le champ des possibles. En l’occurrence, on a un peu tout entendu au coin du zinc ou tout lu sur les réseaux sociaux : du virus arrivé à point nommé pour faire oublier momentanément la réforme des retraites à un report d’élections qui, pour le coup, semblent très mal engagées pour La République en marche.
Justement. Si hier matin, encore, cette deuxième option était loin d’alimenter les discussions, dès le milieu d’après-midi, elle était quasiment devenue une hypothèse tout à fait plausible. Emmanuel Macron a en effet consulté dans ce sens les présidents des deux Chambres.
Mais élections il y aura finalement. En revanche, école il n’y aura plus, à partir de lundi. C’est sans doute l’une des deux mesures les plus fortes tombées hier soir. Elle touche les familles. Directement. Au quotidien, avec tous les soucis pratiques qu’elle suppose. Du côté économique, c’est une bouffée d’air frais qu’a annoncée Emmanuel Macron aux entreprises, avec un report de charges, mais aussi des mesures exceptionnelles de chômage partiel qui, elles, rassureront les salariés.
D’un côté, la santé des enfants est primordiale et ne tolère aucun compromis. De l’autre, l’effondrement des places boursières hier est la meilleure preuve que le tissu économique a beaucoup à perdre – et a déjà beaucoup perdu – dans cette crise sanitaire. Même si les entreprises du CAC 40 ne sont pas les PME.
Officiellement, le fameux stade 3 n’est pas enclenché. Dans les faits, les mesures d’urgence détaillée ce jeudi par Emmanuel Macron nous placent, tous, dans une situation totalement inédite. Et qui effectivement fait froid dans le dos.