Dur à suivre – L’édito de Christophe Bonnefoy
Il est bien difficile de suivre Emmanuel Macron. Encore plus compliqué de comprendre la stratégie de La République en marche à l’approche des municipales.
Dès lors, on en arrive à se demander si l’effervescence actuelle chez ces ministres qui partent en campagne tient d’un aveuglement mêlé d’illusions qui mènera droit dans le mur ou vire finalement au lâchage en règle d’un Président contesté.
Les sondages – qui valent ce qu’ils valent, c’est-à-dire parfois pas grand-chose, on a pu le voir par le passé – dessinent pourtant une tendance. Selon le baromètre Odoxa, 30 % des électeurs déclarent vouloir voter en mars en fonction d’enjeux nationaux plutôt que locaux. On pouvait s’y attendre : le projet de réforme des retraites et plus globalement cette sensation que rien ne va sont passés par là.
Or, ce ne sont pour l’instant pas moins de dix membres du gouvernement qui se lancent dans la bataille. Gérald Darmanin à Tourcoing, Didier Guillaume à Biarritz, peut-être Edouard Philippe au Havre… et quelques autres, sur des listes pas sûres du tout de remporter la mise. Dans les villages, certes, on ne votera souvent pas pour un parti, mais pour une personnalité. Et sur la base de préoccupations très locales. Dans les plus grosses villes en revanche, le vote risque bien de venir sanctionner une politique dont les Français voient moins les succès que les maladresses, pour ne pas dire les ratés.
Il ne manquerait plus que certains aient l’idée farfelue, au hasard, de déplacer la gare de l’Est vers la périphérie de la capitale. Voilà qui viendrait ajouter la dernière cerise sur un gâteau au goût bizarre. Et que les Haut-Marnais, soit dit en passant, trouveraient indigeste. Nous les avons interrogés sur cette idée qu’heureusement personne n’a eue… Si ?