Bon an mal an, Emmanuel Macron est en train de gagner son pari. C’est en tout cas ce qu’on pourrait penser, si on adopte une vision à très court terme. Presque deux mois de grèves ininterrompues n’ont aucunement empêché le projet de réforme des retraites de prendre peu à peu forme. Et quand bien même le fameux âge pivot serait définitivement jeté à la corbeille, l’essentiel du texte a été conservé. La rue – une partie du moins – réclame l’abandon pur et simple de l’idée même d’un système à points. Reste que malgré la grogne, le projet a été adopté hier en Conseil des ministres.
A jouer l’usure et, pour dire les choses clairement, le pourrissement de la situation, le chef de l’Etat a fini, d’une certaine manière, par opposer les uns aux autres. Les syndicats à d’autres syndicats. Les usagers des transports aux grévistes. Il a même réussi à en pousser certains vers une sorte de radicalité dans l’action – et parfois dans les propos – qui, par définition, se retourne contre ceux qui sont le plus opposés au projet. On pense bien évidemment à la CGT et, entre autres, aux coupures sauvages de courant qui ont au final pénalisé ceux qu’elles sont censées défendre. Ou encore à l’intrusion dans les locaux de la CFDT. A ne pas vouloir clairement dénoncer des initiatives isolées et violentes et pour le coup impopulaires, Philippe Martinez est devenu difficilement audible, alors qu’il était sans doute au départ le mieux entendu par les Français.
Voilà, donc, pour la vision à court terme. Un calcul dans l’immédiateté, presque. Car sur le fond, cette réforme continue à inquiéter. Et la colère ambiante ne vise finalement pas que les retraites. Elle est plus large et révèle, indéniablement, un malaise profond. Avec tous les dangers que cela peut comporter.
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