Sale climat – L’édito de Christophe Bonnefoy
Donald Trump aime tout le monde. Même les Chinois. On peut néanmoins supposer que si les deux pays se font désormais à nouveau les yeux doux, ce n’est pas tant pour promouvoir leurs valeurs humanistes respectives – qu’on devine proches de zéro – que pour mieux se préparer à compter les dollars. Le Président Trump aime donc tout le monde. Enfin… surtout ceux qui pourraient alimenter le fameux “America first”.
Tout le monde ? Vraiment tout le monde ? Même Greta Thunberg ? Rien n’est moins sûr. L’échange indirect entre le maître de Washington et la demoiselle de Stockholm, hier à Davos, a pu donner une petite idée de leur estime réciproque. Le premier est climato-sceptique et a dénoncé avec sa diplomatie habituelle les « prophètes du malheur ». La seconde veut sauver la Terre. Le milliardaire rêve, tout de suite, d’engranger autant qu’il pourra, au risque de détruire à long terme. La jeune fille n’a, elle, de cesse d’offrir une planète viable aux générations futures… et s’attaque à ce qui rapporte là, maintenant : précisément les énergies fossiles, si chères à… Trump. Le pragmatisme destructeur contre l’innocence et sa part d’utopie.
En tout état de cause, s’il y a fort à parier que côté cœur, Greta Thunberg remporte les suffrages, côté cour… des grands, on ferait plutôt du pied au Président américain. Allez donc demander à l’élite économique venue écouter Donald Trump dans la petite station suisse, lequel des deux l’a le plus convaincue…
La jeune Suédoise avait déjà tiré la sonnette d’alarme l’an dernier, à Davos également. Presque rien n’a changé. Et personne n’en sortira vainqueur, finalement.