Dans le contexte – L’édito de Christophe Bonnefoy
Mais que vont-ils devenir ? Traduisez : quel avenir prépare-t-on à nos enfants ? Qui, dans ses proches, n’a pas un frère, une sœur, un ami, une amie marqué par la sinistrose ambiante et hésitant encore à illuminer son existence de la joie incomparable d’une naissance ? Celle qui transforme une vie. Pour le meilleur. Le meilleur ? L’Insee vient de le confirmer : nous sommes désormais, en France, plus de 67 millions. Mais lorsqu’on analyse les chiffres, même sommairement, ils viennent confirmer certaines craintes. Et quelque part sont à replacer dans le contexte social actuel.
Au 1er janvier, nous étions donc très exactement 67 064 000. Une hausse de 0,3 %, mais qui pourrait se résumer simplement : les Français sont de plus en plus âgés ; et font de moins en moins de bébés. Seulement, les naissances sont en nombre plus élevé que les décès. Nous n’en sommes donc pas – encore – à ce solde négatif que connaît, au hasard… la Haute-Marne.
Il n’en reste pas moins qu’en plein mouvement contre la réforme des retraites, la situation a de quoi interroger. Et inquiéter. L’Union nationale des associations familiales (Unaf) a ainsi très vite posé le problème hier après la publication des chiffres de l’Insee : qui financera à l’avenir les pensions ? Nos pensions ? On est un peu ici dans la mécanique du cercle vicieux. Les Français broient du noir, ils font moins d’enfants. Mais qui dit moins d’enfants, dit population toujours plus vieillissante. De quoi, aussi, donner des sueurs froides au gouvernement, tout bêtement parce que les scénarii d’équilibre concernant les retraites reposent sur une hypothèse de fécondité qui n’est par définition pas une science exacte.