Problèmes de riches – L’édito de Christophe Bonnefoy
Interdiction de rire. L’heure est grave. Le psychodrame fait presque passer le Brexit pour un événement de seconde zone. Jusqu’à bouleverser le planning d’Elisabeth II… La Grande-Bretagne tremble, frissonne, s’interroge. Pensez donc : Meghan et Harry jouent les rebelles ! Rebelles. Tout est relatif, vu de l’Hexagone. Nous n’avons en effet, chez nous, pas la même vision de l’affaire que de l’autre côté de la Manche. La vie de la monarchie ne va peut-être pas jusqu’à nous indifférer, mais elle nous semble lointaine… Parce qu’on n’a, ici, pas de monarque. Parce qu’on est largement plus préoccupé par notre pouvoir d’achat ou notre retraite.
Les deux tourtereaux défient la reine ! Grande inconnue chez les sujets de Sa majesté : vont-ils, en s’affranchissant des impératifs de la vie royale, pouvoir subvenir à leurs propres besoins ? La question – existentielle ; essentielle ? – est sur toutes les lèvres chez nos voisins. On ne se fait pourtant pas vraiment de souci pour le charmant couple. Problèmes de riches, diront certains. Le milieu ouvrier appréciera, là-bas comme ici.
Et pour cause. Si c’est bien pour une histoire de famille que les Britanniques se passionnent, ce n’est pas tant d’honneur qu’a sans doute parlé la reine hier avec le garnement, mais plus probablement de manière plus terre-à-terre, de contrats juteux, ou plutôt d’interdiction d’exploiter le filon royal, s’il s’avérait que le couple confirme sa décision de couper le cordon. C’est entre autres ce qu’il faut comprendre lorsqu’Elisabeth II évoque les questions « complexes » évoquées hier entre elle et Harry.