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Une vérité – L’édito de Christophe Bonnefoy

On a eu hier l’exemple-type d’une opération de com’ poussée à l’extrême… jusqu’à parfois sonner faux, même si elle avait sûrement été préparée dans les moindres détails. Une bande-annonce haletante, durant les quelques jours qui ont précédé la conférence de presse, une mise en scène aux petits oignons, du suspense… Carlos Ghosn a fait le show. N’oublions pas, sans doute, un brin de mégalomanie qui permet tout, y compris de se poser en victime – même si le principal intéressé s’en est défendu -, alors qu’on a été durant des mois l’accusé.

A tel point que l’ex-patron de Renault-Nissan, sans sourciller, a affirmé depuis le Liban qu’il avait légitimement fui le Japon, confronté à une justice… injuste. Et même qu’il était l’otage du système nippon. Un mot lourd de sens…

Imaginons un seul instant, chez nous, en France, un justiciable lambda venant affirmer qu’il n’ira pas à son procès parce que ses accusateurs sont partiaux. Ce qui reviendrait à dire, tout bonnement, que c’est l’accusé lui-même qui décide s’il doit être jugé ou pas. Surréaliste.

Ceci dit, si sur la forme, on a plus vu un (ex) grand patron revanchard que la victime potentielle d’une erreur judiciaire, il est évident que sur le fond, Carlos Ghosn a confirmé, au moins sur le volet qui concerne Renault-Nissan, ce que tout le monde subodore. On a voulu sa peau, pour parler vulgairement. Ce Français qui avait réussi, là où nombre de Japonais s’étaient cassé les dents, a très probablement payé des choix stratégiques ressentis au pays du Soleil levant comme une défiance, voire un affront. On est même là, selon Carlos Ghosn, au cœur d’une affaire tout autant politique qu’économique.

  1. Ghosn a livré hier la vérité. Une vérité. SA vérité. On est bien avancé…

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