Escalade – L’édito de Christophe Bonnefoy
Les rapports entre la grande Amérique et le puissant Iran n’ont jamais été simples. La géopolitique a évolué, les tensions sont toujours restées les mêmes. Sur la forme, elles tiennent souvent d’une joute orale, violente mais sans autre conséquence que celle d’entretenir la haine entre les deux pays. Elles vont aussi régulièrement jusqu’aux pressions économiques. Un peu plus sérieux, puisqu’elles visent notamment, indirectement, les populations. Téhéran fait fi des pressions. Mais son peuple souffre. Enfin, plus rarement, elles prennent une forme beaucoup plus guerrière. On se souvient, par exemple, de l’intervention catastrophique des Américains à Téhéran pour libérer leurs ressortissants pris en otages par les étudiants du régime de l’Ayatollah Khomeini.
Avec la mort en Irak du général iranien Qassem Soleimani dans un raid ordonné par Donald Trump, c’est une nouvelle étape qui vient jalonner les relations entre les ennemis de toujours. Mais cette fois, l’étincelle pourrait déclencher un puissant incendie. D’abord, et c’est peu de le dire, la région est on ne peut plus instable. On imagine bien la possible – probable ? – escalade, entre Iraniens et Américains. On n’oubliera pas, dans l’histoire, tous ceux qui ont, de prddès ou de loin, un pied dans cette poudrière et seraient tentés d’alimenter le brasier. Ensuite, le général Soleimani était un véritable symbole dans son pays. Vue du côté de Téhéran, sa mort est plus qu’une provocation : c’est une déclaration de guerre de la part du Président Trump.
Reste à savoir si les termes de “déclaration de guerre” entendus ici ou là sont à prendre dans leur sens premier ou pas et quels effets pourraient en découler…