Bonnes vacances – L’édito de Christophe Bonnefoy
Le père Noël lui, au moins, pourra compter sur ses rennes pour le mener à bon port. Tout autant que sur ses lutins d’ailleurs, dont les éventuels privilèges tiennent du secret le plus absolu. Impossible de savoir si les petites mains de l’homme en rouge sont passées aux 35 heures. Quant au montant de leur retraite, c’est le grand mystère. Gageons, en tout cas, que le traîneau arrivera pile-poil à l’heure le jour J. Pas une minute de retard le 25 au matin, pour déposer les cadeaux au pied du sapin.
Et puisqu’on parle de cadeaux, personne ne semble vouloir en faire, dans le cadre des négociations entre syndicats et gouvernement. A tel point qu’on en arrive à se demander si aux prochaines vacances – celles de février -, on n’en sera pas encore au même point de surdité réciproque, entre ceux qui devraient au contraire apprendre à s’écouter.
Au milieu de tout cela, les fameux congés des Français et bien évidemment, les grèves qui ralentissent une partie du pays depuis plus de quinze jours maintenant. Les cheminots n’en démordent pas. C’est retrait du projet de réforme des retraites ou blocage des trains, y compris en ces fêtes de fin d’année. Les uns les accusent de vouloir sauvegarder leurs acquis, et seulement les leurs. D’autres, à l’inverse, louent leur sacrifice au nom de tous les salariés, du public comme du privé. Reste que dans l’immédiat, ce sont bien les voyageurs qui commencent à perdre patience, si ce n’était déjà le cas, pris en tenaille entre deux parties qui ont décidé de jouer la guerre des nerfs. On subodore que les vacances vont être mouvementées… et pas forcément reposantes.