Grand gagnant – L’édito de Christophe Bonnefoy
Et pendant ce temps-là, chez la reine… on parle avenir très proche autour de la traditionnelle tasse de thé. Boris Johnson a été chargé hier par Elisabeth II de former un nouveau gouvernement, après les résultats sans appel des législatives de jeudi. Ces élections ont offert au Premier ministre la majorité absolue au Parlement. De quoi respirer et faire du Brexit une réalité.
Terminés, les coups de bluff et les palabres interminables. Finis, les quand, comment, avec qui, les oui mais, c’est sûr, quoique, finalement, éventuellement… Boris Johnson les a eus à l’usure. Pas les Européens, mais les Britanniques. Les sujets de Sa majesté en ont sans doute eu assez de ce Brexit qu’ils avaient plebiscité il y a maintenant plus de trois ans et qu’ils ne voyaient pas venir. Marre des dates fixées qu’on ne respecte jamais, des ultimatums qui finissaient par ne plus en être. Au moins, maintenant, les choses sont claires.
Enfin, pas totalement. Le pays est encore pour quelques semaines un partenaire des instances européennes. En janvier, il en deviendra un concurrent. Ce qui ne va pas empêcher Londres et Bruxelles de repartir dans de longues discussions pour fixer de nouvelles relations. Encore des palabres ? Ça ne fait aucun doute. Un nouveau jeu de dupes au cours duquel l’un va tenter – encore – de soutirer quelques avantages sans accepter les inconvénients qui vont avec et l’autre taper du poing sur la table pour aussitôt après, caresser dans le sens du poil. On commence à être habitués.