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Apaiser les maux – L’édito de Christophe Bonnefoy

Il fallait apaiser les maux. Et vite. Emmanuel Macron avait d’ailleurs sorti la machine à entretenir les espoirs les plus fous : les mesures ne seraient pas anecdotiques, le plan pour l’hôpital public s’accompagnerait d’annonces fortes.

De toute façon, le personnel de santé ne voyait pas les choses autrement. Le malaise est tel que ce ne sont pas quelques promesses à moyen terme ou un petit billet glissé ici et là qui allaient remettre la machine dans le bon sens.

Mais d’un autre côté, comment promettre ce que l’on n’a de toute façon pas, qui plus est dans l’optique du 5 décembre. Comment, par exemple, répondre aux revendications des infirmières et des aides-soignantes par une hausse généralisée des salaires et dire non dans les prochaines semaines à toutes les autres catégories professionnelles ? La bombe à retardement par excellence.

Le chef de l’Etat a retourné le problème. Il s’y est pris autrement pour tenter de juguler la grogne. Certes, son Premier ministre a annoncé quelques primes annuelles, mais elles ne changeront pas la vie des personnels concernés. La hausse prévue du budget de l’Assurance maladie, elle, est un geste un peu plus significatif. Mais surtout, plutôt que de parler argent qu’on distribue, le gouvernement a causé milliards… qu’on ne dépensera pas. La reprise d’une partie de la dette des hôpitaux par l’Etat – dix milliards – leur permettrait notamment de rebasculer dans une logique de développement et d’investissements, plutôt que d’économies à tout va au détriment de ses personnels bien sûr, et des patients évidemment.

Reste à savoir si, finalement, le plan détaillé hier redonnera une nouvelle impulsion ou ne permettra que de stabiliser, momentanément, la maladie qui ronge l’hôpital.

 

 

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