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Images fortes – Edito de Christophe Bonnefoy

Premiers coups de pioche et de massue. Inébranlable. Comme une chape de plomb impossible à faire sauter. Comme ces interminables années d’une Allemagne de l’Est plus soviétique qu’occidentale. Enfermée. Etranglée. Soumise. Puis ce béton qui doucement s’effrite. Quelques éclats ici, et là. Puis des plaques entières. Puis des dizaines de mètres carrés. Puis le mur entier. Enfin. Et des scènes surréalistes. Ces étrangers d’hier, tous Allemands pourtant, qui s’enlacent désormais. Et un violoniste, Rostropovitch. Un grand moment, et pas seulement musical. Tout le symbole de ce dont les Allemands de l’Est furent privés, pour certains presque pendant la totalité de leur vie.

Un mur, un simple mur. Mais pas n’importe lequel. Celui dont la chute, précisément, vint clore d’une certaine manière des décennies de guerre froide. Un événement d’autant plus marquant, d’ailleurs, qu’en 1989, nous ne vivions pas encore au temps de l’information en continu. Moins d’images, moins souvent. Moins vite, moins fort.

Que reste-t-il aujourd’hui de ces moments uniques ? L’Allemagne n’est d’une certaine manière plus divisée. La chute du mur a apporté ses avantages, ses inconvénients bien sûr. Mais le pays a parfaitement intégré cette “ré-union”.

Pour autant, même si la fameuse guerre froide n’est plus qu’un – mauvais – souvenir, les blocs d’antan et les divergences qui vont avec sont toujours perceptibles. On a, toujours, cette méfiance entre Américains et Russes, notamment. Et à Washington, justement, chez un certain Président milliardaire, on n’a visiblement qu’un souvenir très vague de ce qui a fait l’Histoire hors des frontières des Etats-Unis. Au point de vouloir construire un autre mur…

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