A la bonne heure – L’édito de Christophe Bonnefoy
Même sur le changement d’heure, les choses ne sont pas d’une évidente limpidité. Cette nuit, la manipulation a, elle, été très simple : à 3 h, on est subitement revenu une heure plus tôt. Bénéfice immédiat : une heure de sommeil en plus. De quoi entamer ce dimanche d’automne de bonne humeur, l’esprit reposé, le corps prêt à un petit jogging plus enjoué que jamais.
Mais voilà… l’Europe reste l’Europe. Tout est dit. Les Français plébiscitent l’heure d’été à presque 60 %. On devine pourquoi. Le moral se met en effet vite en berne lorsque la nuit montre le bout de son nez de plus en plus tôt. Les instances européennes, elles, pensent différemment. Economie d’énergie, bien sûr, c’est d’ailleurs ce pour quoi le changement d’heure avait été mis en place. Mais surtout, et c’est récurrent, nécessaire prise en compte du choix de chacun des Etats membres. Par pure volonté diplomatique ? Histoire de décider en toute convivialité et en famille ? Evidemment non. Chaque pays européen va devoir se positionner sur ce qui va être un bouleversement. La Commission devra ensuite trancher. Elle devra choisir. En s’assurant, tout bêtement, que l’heure choisie par chacun de ses membres ne vient pas perturber le fonctionnement du marché intérieur.
Bien-être des Européens ? Pas forcément. Surtout, attention particulière à ne pas enrayer les rouages économiques de la zone, entre autres considérations.
La mesure avait été proposée par la Commission en septembre 2018. Dans notre pays, elle aurait pu être effective dès cette année. Dans les faits, elle n’interviendra pas avant 2021. Qui a dit qu’en Europe, rien n’était jamais simple… ?