The end ? L’édito de Christophe Bonnefoy
Hier soir, quelle que soit l’issue, on pouvait penser que ça sentait la fin. Des négociations s’entend. Le Brexit semblait en effet très proche de connaître son épilogue. Les belligérants – appelons-les plutôt les négociateurs, même s’ils se livrent depuis des mois à une guerre… des nerfs et des mots – n’avaient pas encore en main d’accord signé, mais espéraient pouvoir entamer le sommet européen de ce jeudi avec, enfin, une conclusion à la longue crise provoquée par les Britanniques.
Ça sent la fin ? On peut bien sûr comprendre l’expression de deux manières. On trouve une solution acceptable, on dit au revoir poliment à nos amis d’outre-Manche après avoir réglé l’épineuse question de la frontière irlandaise et on se quitte en bons termes. C’est l’hypothèse qui courait ce mercredi. Qui était en tout cas espérée. Mais on peut imaginer, aussi, que ce sont des portes claquées qui concluent les discussions. Le ras-le-bol après une trop longue période d’un jeu de dupes qui n’aura finalement servi à rien. Les sujets de Sa majesté sortent de l’Europe au forceps et advienne que pourra. Troisième hypothèse, il ne faut pas l’exclure : on continue à discuter et même, on se revoit lors d’un nouveau sommet avant le 31 octobre. Après tout, quelques heures de plus ou de moins…
En tout cas, une chose est sûre : l’histoire est loin d’être terminée. Les négociations qui étaient encore en cours hier soir devaient poser une réalité sur le mot Brexit. La sortie en elle-même. Mais il sera sans doute nécessaire, même après ce divorce, de replonger dans un autre logique. Les Britanniques et l’UE seront bien obligés de se remettre autour de la table, ne serait-ce que pour écrire cette nouvelle page de leurs relations. L’après-Brexit.