Relancer la machine – L’édito de Christophe Bonnefoy
Les Républicains (re)partent de loin. De très loin. Des tréfonds, presque. Les catastrophes industrielles de 2012 et la défaite de Nicolas Sarkozy, puis l’absence au second tour de la présidentielle de 2017 ont trouvé leur point culminant, si l’on peut dire, aux dernières européennes : à peine 8,5 % des suffrages. Tout est à reconstruire, d’autant que certains ont bien pris soin de quitter le navire. Dernier en date, hier, Jean-Pierre Raffarin, qui visiblement n’a d’yeux que pour Emmanuel Macron. L’avenir dira s’il ira jusqu’à lui faire une déclaration enflammée. D’autres l’ont fait avant lui, sans états d’âme.
En attendant, les adhérents votaient hier pour élire leur nouveau président. La problématique est en fait assez simple : LR se trouve coincé entre une République en marche venue piétiner ses plates-bandes traditionnellement libérales et un Rassemblement national dont il est tenté de vouloir reprendre quelques idées. On voit le résultat : la droite a perdu, d’une certaine manière, son identité et en est réduite à réagir sans cesse à la politique du gouvernement plutôt que d’envisager d’agir. Qui plus est, sans figure emblématique.
La tâche de Christian Jacob, qui a largement devancé hier soir ses deux concurrents, Julien Aubert et Guillaume Larrivé, est titanesque. Il devra tenter de ramener au sein de LR ceux qui s’étaient lassés des guerres intestines et qui avaient imaginé l’herbe plus verte ailleurs. Il devra surtout, et très vite, faire émerger un projet clair. Et, ça va avec, la personnalité qui portera les couleurs de sa famille politique à la présidentielle. 2022, c’est déjà demain.