Rocambolesque – L’édito de Christophe Bonnefoy
La certitude. Puis le doute. Puis une autre certitude. L’affaire Dupont de Ligonnès ne ressemble définitivement à aucune autre. Vendredi soir, c’est sûr : on a arrêté à Glasgow celui qu’on soupçonne d’avoir abattu froidement son épouse et ses quatre enfants en 2011. La fin de huit années de mystère. Seuls les enquêteurs français restent aussi prudents qu’ils l’ont toujours été : la police écossaise a identifié de Ligonnès grâce à ses empreintes digitales, attendons toutefois le résultat des tests ADN. Mais l’envie est tellement grande d’avoir enfin retrouvé le fantômatique père de famille… Enflammade. Hier matin, le doute. Les empreintes, finalement, ne seraient pas identiques en tout point à celles qu’on espérait. Elles ressemblent, seulement… A 13 h, une nouvelle certitude, qui vient finalement conclure un peu plus de douze heures d’emballement : Xavier Dupont de Ligonnès… n’est pas Xavier Dupont de Ligonnès.
On aura tout entendu depuis la découverte des corps et l’évaporation du principal succès. Même les thèses les plus farfelues, du retrait dans un monastère à l’exfiltration de l’agent plus ou moins secret qu’aurait été de Ligonnès. A chaque fois, des éléments vérifiés, puis infirmés par des enquêteurs qui n’ont jamais relâché leur attention et ne sont sûrement pas près de lâcher l’affaire. Même l’arrestation de vendredi comporte des zones d’ombre. Une dénonciation anonyme, paraît-il. Un proche ? Mais qui ? Un suspect qui garde le silence, nous dit-on. Pourquoi ? De quoi alimenter, encore, cet à-peu-près pas très loin du complotisme qui s’est épanché sur les réseaux sociaux dès l’annonce de l’interpellation…
Décidément, une affaire a-ty-pique !