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Le poids des mots – L’édito de Christophe Bonnefoy

On ne s’habituera jamais à ces cérémonies funèbres. On ne pourra jamais s’y habituer. De la même manière, impossible de se satisfaire d’une Légion d’honneur décernée… à titre posthume. Particulièrement lorsque plane le sentiment que les morts auraient pu être évitées, mais aussi que les leçons du passé n’ont pas forcément toutes été retenues.

En 2015, François Hollande avait déclaré la guerre au terrorisme. En 2019, Emmanuel Macron promet un « combat sans relâche ». Un peu plus de quatre années se sont écoulées. Des dizaines d’attentats ont été déjoués, mais le carnage perpétré au sein même de la préfecture de police sonne comme un constat d’échec. L’ennemi venait cette fois de l’intérieur.

Lors de l’hommage rendu hier à Aurélia Trifiro, Damien Ernest, Anthony Lancelot et Brice Le Mescam, le chef de l’Etat a pris des accents guerriers, appelant à se mobiliser face à l’« hydre islamiste ». Il ne pouvait pas faire moins. De même qu’il a appelé la Nation entière à la « vigilance » face aux signes de radicalisation. A l’école. Au travail. Dans les lieux de culte. Près de chez soi. Les mots étaient particulièrement pesés, mais quelque part dangereux selon l’interprétation qui en sera faite par chacun. La « vigilance », oui, mais pas le « soupçon ». La nécessité, pour chaque Français, d’alerter sur toute attitude qui pourrait apparaître déviante. Mais pas le glissement vers le principe de dénonciation. Un appel à l’unité dont il est difficile d’apprécier la portée, au sein d’une société particulièrement divisée. Le fil sera forcément ténu.

Il reviendra évidemment au chef de l’Etat de préciser quels outils seront utilisés – ou créés – pour mener ce combat. D’en définir le cadre et donc les limites.

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