Débriefing – L’édito de Christophe Bonnefoy
A chaque rendez-vous son débriefing. C’est vrai dans tous les domaines. Et ça l’est bien évidemment en politique. Sans talent aigu pour l’art de communiquer, pas de compréhension du récepteur, quelle que soit la qualité du contenu dessiné par l’émetteur. Bienvenue dans le monde des conseillers. Le nouveau rendez-vous d’Emmanuel Macron avec les Français – façon grand débat mais cette fois sur l’unique sujet des retraites – a sans doute donné lieu à ce fameux débriefing, après presque quatre heures passées à Rodez à expliquer la réforme. A échanger.
Justement, si le président de la République peut s’estimer satisfait d’avoir passé le test oratoire sans encombre, le ressenti de ceux qui l’ont écouté est sûrement tout autre. Justement parce qu’ils l’ont écouté… mais sans pouvoir vraiment apporter la contradiction. Emmanuel Macron a jeté des bases, sans entrer dans le détail. Ses interlocuteurs – et plus largement tous les Français – attendent, eux, une réponse toute simple : quand et dans quelles conditions ? A quel âge pourrai-je prétendre au repos bien mérité, et pourrai-je vivre décemment ? L’avenir dira si ces débats sur le terrain apporteront des précisions ou si, au contraire, ils ne sont là que pour temporiser.
Autres lieux, autre ambiance hier, face aux agriculteurs à Clermont-Ferrand. Là aussi, le débriefing peut offrir quelques satisfactions à Emmanuel Macron. Le fil n’est pas rompu entre le chef de l’Etat et le monde rural. Mais dans ce cas également, les interlocuteurs du Président espèrent autre chose que de simples paroles. Le dialogue implique qu’on sache écouter. Que les actes de l’un répondent effectivement aux interrogations des autres.