Dans l’Histoire – L’édito de Christophe Bonnefoy
Certains n’ont pas eu la décence de tout simplement respecter la fonction. Un ancien président de la République s’en est allé. Ça n’est pas anecdotique et aurait mérité un minimum de retenue – au moins pendant quelques jours ? – plutôt que de sortir aussitôt les vieilles affaires du placard. D’autres, anonymes, ont juste oublié devant le cercueil de Jacques Chirac qu’un hommage n’est pas un spectacle. Des selfies devant un mort. Fichue époque.
On préférera retenir, de ces derniers jours, les clins d’œil – sincères – de ces milliers de personnes qui auront tenu à saluer une dernière fois – sans téléphone portable – celui qui, d’une certaine manière, a fait partie de leur histoire. Le cheminement, aussi, de Claude Chirac, la fille de l’ancien chef de l’Etat, le long des files d’attente qui menaient à la chapelle des Invalides. La confirmation qu’au-delà des clivages politiques, c’est un personnage, une personnalité au sens premier du terme, que les visiteurs venaient pleurer. Enfin, ce sont les figures du monde entier qui ont rappelé par leur présence le côté attachant de l’homme : Bill Clinton par exemple. Le Libanais Saad Hariri particulièrement.
Une parenthèse, nécessaire, et les souvenirs, sans doute, de ce qu’on appelle aujourd’hui l’ancien monde. Politiquement parlant. Pas toujours vertueux mais qui, par bien des aspects, n’a rien à envier au nouveau.
Pour le reste, sur la carrière politique de Jacques Chirac, sur son héritage, on laissera aux livres d’Histoire le soin d’inscrire sur le papier, qui fut ce Président atypique. Ses qualités, ses défauts, ses succès, ses échecs.