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Une série inquiétante – L’édito de Patrice Chabanet

 

Manifester ou protester constituent les marqueurs de la démocratie. Casser, défigurer des façades, jeter des produis incendiaires à l’intérieur d’un local, c’est passer à autre chose. Les attaques de huit permanences LREM en quelques semaines visent ni plus ni moins à détruire la forme de société dans laquelle nous vivons. Or, comme aimait à dire Churchill, « la démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais des systèmes ». Qu’on soit contre Emmanuel Macron et sa gestion du pays, ou contre la majorité actuelle et son approbation du CETA, rien ne justifie cette lèpre de la violence qui gagne du terrain dans notre pays. Bien des catégories sociales seraient en droit de s’énerver dans la rue ou de s’attaquer à la permanence de tel ou tel élu. Elles ne le font pas parce qu’elles passent par des corps intermédiaires censés représenter leurs intérêts ou tout simplement parce que des élections ponctuent notre vie politique, autant d’occasions de participer à l’avènement d’une nouvelle majorité.

Qu’on ne s’y trompe pas, la multiplication des incidents contre les élus n’est pas fortuite. Elle rappelle le fond d’antiparlementarisme qui agite régulièrement la société française. Une partie du mouvement des Gilets jaunes, lui-même rejetant toute idée d’organisation, s’inscrit sur cette ligne. Son lourd échec aux européennes l’a convaincue qu’elle ne parviendrait pas au pouvoir par la voie des urnes, d’où sa radicalisation.

Pour le moment, la classe politique se contente globalement de condamner les actes commis ici ou là. Elle doit prendre conscience qu’une ligne rouge est en train d’être franchie. L’opposition pourrait être tentée de tirer les marrons du feu. Mais ce serait une analyse à courte vue. Les bandes de casseurs qui sont à l’œuvre ne font pas la différence entre gauche et droite, majorité et opposition. Leur seule obsession névrotique : faire du présent table rase.

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