Mise en bouche – L’édito de Christophe Bonnefoy
Vous avez aimé l’entrée ? Vous adorerez le plat de résistance. Avec des sujets sur la possibilité d’échapper au temps ou une éventuelle renonciation à la liberté parce qu’on aurait pris conscience de ses devoirs… voilà qui avait de quoi interroger les dizaines de milliers de candidats au bac, astreints à l’épreuve de philosophie hier matin. Ah ! La philosophie, mise en bouche parfois indigeste, ou à l’inverse source de jouissance intellectuelle (si, si !). Ceux qui ne pensaient pas avoir le temps… de disserter sur le temps ou imaginaient ne rien avoir à dire sur la liberté, pouvaient également replonger virtuellement dans leurs fiches, pour tutoyer Freud ou Montaigne et tenter d’en décrypter la pensée. Pas simple non plus. Mais alea jacta est !
Après ce qu’on pourrait presque considérer comme un entraînement, place au gros morceau, désormais. C’est-à-dire tout le reste : les maths, l’histoire-géo et autres matières qui, elles, additionnent les connaissances à la réflexion. Autrement dit, mieux vaut avoir révisé, sous peine de devoir à nouveau philosopher, pour le coup sur le peu de temps qu’on aura passé en salle d’examen avant de s’apercevoir qu’une sortie définitive est plus sage que quatre heures à penser pour rien.
Le bac est une épreuve. De celles qui font quelque part passer de l’adolescence à l’âge adulte. Il forge le caractère de ces lycéens qui, tout au long de leur vie, auront à affronter de nouvelles échéances, notamment professionnelles. On ne peut évidemment que souhaiter une totale réussite à ceux qui vont vivre une semaine forcément déterminante. Ils attendront avec angoisse – ou pas – les résultats le 5 juillet. Voire auront l’occasion de phosphorer, encore un peu, si rattrapage il y a. Ils pourront, on l’espère pour eux, alors passer au dessert. Festif, bien sûr.