Sale semaine – L’édito de Christophe Bonnefoy
Quelle semaine ! Emmanuel Macron avait rendez-vous lundi avec les Français. Les annonces devaient être, sinon fracassantes, en tout cas suffisamment fortes pour reléguer les gilets au placard et atténuer les détresses identifiées par le Grand débat. La justice divine en a décidé autrement. Les flammes de l’enfer promises par ses détracteurs au chef de l’Etat ont plutôt choisi de s’attaquer à l’un des symboles du patrimoine national : Notre-Dame. Non seulement le président de la République a, par la force des choses, manqué, au moins momentanément, sa sortie de la concertation nationale. Mais en plus, les polémiques sur la reconstruction du monument ont très vite glissé vers les guéguerres politico-politiciennes. Et indirectement, on l’a vu hier dans les rues du pays, Emmanuel Macron est, sans doute à tort, directement tenu pour responsable, en particulier par les Gilets jaunes, de l’emballement qui a suivi l’incendie. En résumé : lorsqu’il faut trouver de l’argent pour certaines causes – ici la sauvegarde de l’un de nos joyaux architecturaux – on arrive à le capter en moins de 48 heures. Lorsqu’il faut panser les plaies des Français, les caisses semblent vides…
En son temps, on s’amusait d’un François Hollande qui avait tendance à attirer la pluie à chacune de ses sorties. Emmanuel Macron, lui, semble poursuivi par les conséquences de ses petites phrases maladroites, et cette semaine, par une malchance dont il se serait bien passé.
Les mesures qu’il prévoyait d’annoncer ayant fuité – encore la malchance ? -, il passera sûrement les jours qui viennent à corriger, et le contenu, et la forme. Rendez-vous jeudi. Pour de bon cette fois-ci, on l’espère.