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La vitesse supérieure – L’édito de Patrice Chabanet

Le gouvernement a donc décidé de changer de braquet. Il n’avait pas le choix. L’opinion publique n’a pas compris qu’un Etat républicain soit ridiculisé à ce point par des hordes de casseurs. Une tête est déjà tombée, celle du préfet de police de Paris, Michel Delpuech. Lampiste ou pas, il fallait que quelqu’un paie la lourde addition du fiasco de samedi. Pour le reste, c’est une action beaucoup plus vigoureuse des forces de l’ordre qui est annoncée. Les secteurs sensibles, comme les Champs-Elysées, seront interdits aux manifestants. Policiers et gendarmes iront au contact dès les premiers attroupements de casseurs ou de Gilets jaunes radicalisés. Les interpellations seront plus massives.

Le dispositif sera-t-il suffisant ? C’est, si l’on ose dire, à l’usage que l’on pourra juger. Il ne faut jamais minimiser les forces de l’adversaire. On peut compter sur les casseurs pour adapter leurs méthodes de combat à la nouvelle donne et disperser leurs troupes dans les quartiers non interdits à la manifestation. D’où l’idée émise, à droite notamment, d’interdire toutes les manifestations de Gilets jaunes. C’est oublier que ces rassemblements ne sont pour la plupart jamais déclarés au préalable. Dans le camp adverse, à l’extrême gauche notamment, on désapprouve la violence tout en disant que le rétablissement de l’ordre n’est pas la priorité. Des airs connus qui ponctuent régulièrement la vie politique française.

L’exécutif, lui, sait qu’il sera jugé sur sa capacité à faire respecter l’ordre et à briser ce rituel des violences du samedi après-midi. On a en effet l’impression que c’est devenu un incontournable du week-end comme les rencontres sportives ou la messe du dimanche. Sauf que si le mouvement des Gilets jaunes s’est radicalisé sur ses marges, l’exaspération monte aussi du côté de tous ceux – à commencer par les commerçants – qui sont pénalisés par ces déchaînements de violence hebdomadaires. Au fil des semaines monte dans ce pays une très mauvaise herbe, celle de la haine. Une haine souvent jubilatoire qui se nourrit d’elle-même.

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