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En bout de piste – L’édito de Christophe Bonnefoy

Il y a les stars… et il y a les autres. Il y a ces marques, ces sigles, ces symboles qui restent dans l’inconscient collectif pour mille raisons. Le Concorde, parce que dans les années 70, son long nez lui donna des airs d’objet venu d’ailleurs. Le TGV, pour son look futuriste et, surtout, ses records de vitesse. Ou encore le Boeing 747, entre autres pour le grand écran qui le mit en scène du côté d’Hollywood.
Et il y a – il y avait, plutôt – l’A380, emblématique géant des airs. Mais signe des temps, le mastodonte souffre aujourd’hui d’une carence de commandes. Il n’a même jamais totalement décollé, alors qu’il restera paradoxalement comme l’un des modèles les plus appréciés des voyageurs. Airbus vient ainsi d’annoncer qu’il relèguera le plus gros avion de ligne du monde, à l’horizon 2021, au musée des monstres d’acier qui ont écrit la grande histoire de l’aéronautique.
Voilà pour la légende. Car cette nouvelle pose forcément question sur le plan social. L’A380 monopolise encore chez Airbus plus de 3 000 personnes. Un chiffre qui pourrait faire redouter le pire. La mauvaise nouvelle n’est peut-être pourtant que dans la petite larme que verseront tous ceux qui, de près ou de loin, se sont donnés corps et âme pour faire vivre le gros porteur. Car le succès des autres modèles de l’avionneur devrait leur garantir, au moins en France, un redéploiement au sein de l’entreprise. En revanche, on peut s’interroger sur l’impact au niveau des sous-traitants. Nombre de questions sont encore sur la table et les syndicats, notamment, annoncent qu’ils seront vigilants. Reste que l’arrêt de la production de l’A380 intervient à un moment où la santé du géant européen n’a rien d’alarmant. Sa gamme – l’A320 entre autres – continue à séduire les clients. C’est plutôt rassurant.

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