Des bas, le débat – L’édito de Christophe Bonnefoy
Force est de constater que le principe même du débat à venir est aussi prometteur, que son déroulement – et déjà sa mise en place – apparaissent semés d’embûches. Pour certains, il est carrément mort-né. Parce qu’apparemment figé dans les thèmes à aborder, parce que mal préparé, parce qu’annoncé tout simplement comme ne remettant aucunement en cause la politique menée depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Alors que les Gilets jaunes ne souhaitent qu’une chose : bien sûr vivre mieux – revendication ô combien vague – mais également, d’une certaine façon, remettre sur la table des points d’achoppement qui ne datent d’ailleurs pas de 2017. Comme l’ISF.
On l’a ainsi bien vu ces dernières heures, à travers la controverse sur les revenus de Chantal Jouanno. Ce ne sont pas seulement les grands thèmes de la concertation qui focalisent l’attention, mais tout un tas d’à-côtés qui pourrissent la discussion avant même qu’elle ne commence. Ceci dit, il n’est pas forcément mauvais d’évacuer a priori tout ce qui dérange, histoire de ramener la sérénité, pour le moment où l’on commencera à négocier.
Alors certes, les trois mois qui s’annoncent peuvent être constructifs. Ils peuvent accoucher d’une nouvelle ligne, d’une nouvelle politique pourquoi pas, pour la seconde moitié du quinquennat. Dans cet objectif, il faudra bien sûr que chacun ne reste pas figé sur ses positions préalables. Mais aussi que le chef de l’Etat donne quelques signes d’inflexion sur des sujets qui ne sont pas primordiaux, mais à teneur hautement symbolique. Comme une preuve de bonne volonté que les Gilets jaunes n’ont pas encore perçue jusqu’alors.