Joli Noël jaune – L’édito de Christophe Bonnefoy
Voici venu le temps de Noël. Le temps des festivités. Des moments en famille, des retrouvailles chaleureuses. De la magie des cadeaux. Que vous souhaiter, sinon tout simplement un excellent réveillon ?
Mais. Car il y a un mais. L’homme en rouge, cette année, a revêtu un gilet. Jaune. C’est tendance. Et les Français – certains Français – auront bien du mal à se laisser conter les belles histoires de notre enfance. Eux, écriront le mot autrement. Du conte, ils passeront aux comptes. Difficiles, en fin de mois… et quasiment depuis son début, d’ailleurs.
Il y a donc un mais. Cette impression, parfois que le monde tourne à l’envers. Les enfants, aujourd’hui comme jadis, jouent encore aux gendarmes et aux voleurs. Les premiers courent après les seconds. Samedi, dans les rues de Paris, c’était l’inverse. Ahurissant. Inadmissible. Inquiétant, de voir ces policiers prendre la fuite, sous peine de se faire lyncher.
Le mais est aussi, disons-le clairement, dans un mouvement qui semble perpétuel mais qui ne sait plus dans quel sens il veut aller. Les Gilets jaunes ne veulent pas lâcher l’affaire, comme on dit. Mais nombre d’entre eux ne savent même plus vraiment exprimer pour quoi ils se battent. Plus grave, les plus intègres d’entre eux voient leur action totalement pourrie par une minorité, sans doute, qui s’affiche à coup de slogans racistes, antisémites, anti-tout, presque, et n’ont qu’un but : renverser le pouvoir. Vaste programme.
Allez, soyons positifs : tous les combats sont louables. Ils ne font en l’occurrence que mettre en lumière un malaise profond. Alors espérons que ces fêtes marqueront une transition. Que des discussions à venir, entre représentants des Gilets jaunes et le gouvernement, sortiront des idées constructives. Pour tous. Croyons au père Noël, en quelque sorte.