Pas de vœux à la population, mais beaucoup d’ambition
TRADITION. Covid oblige, Quentin Brière ne présentera pas ses vœux aux Bragards cette année. C’est via les médias locaux que le maire et président de l’Agglo a décidé de faire part de ses ambitions pour le territoire.
« Le seul intérêt des vœux à la population, c’est de se retrouver et d’échanger directement. » Sauf que cette année, en pleine cinquième vague de la pandémie de Covid-19, organiser des cérémonies publiques relève quasiment de l’impossible. Voire de l’inconscience. Les élus ont donc dû s’adapter, certains optant pour une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, d’autres préférant la bonne vieille lettre envoyée à chaque administré. Mais à Saint-Dizier, rien de tout cela. « Je ne suis pas très vidéo, ni lettre. C’est déprimant de ne pas se voir, mais il paraît que 2022 sera l’année de la fin du Covid… »
« On va tout faire pour que Saint-Dizier ait de l’avenir. On a des atouts, on est une chance pour le pays ! »
C’est donc en s’adressant à l’ensemble des médias locaux, mardi 18 janvier, autour d’un petit-déjeuner à l’hôtel Ibis Styles, que Quentin Brière a présenté ses vœux. Des vœux empreints d’une ambition non dissimulée. « On va tout faire pour que Saint-Dizier ait de l’avenir. On veut exister sur la carte du Grand Est. On a des atouts, on est une chance pour le pays ! Dès qu’on lance un projet, il y a un diagnostic qui fait un peu mal. Il y a des gens dont c’est le métier de ressasser que ça ne va pas. En réalité, on a tout ici pour émerger. Si on s’est engagé, c’est qu’on y croit à mort ! »
« Une année de création d’emplois »
Et selon Quentin Brière, il y a déjà des « signes tangibles qui montrent que c’est possible ». « 2022 sera une année de création d’emplois, avec ApiTech (80 emplois à créer), La Manufacture de pianos (130 emplois) ou Yanmar (200 emplois) », s’est réjoui le président de l’Agglo. Au plan culturel, Quentin Brière s’est également félicité qu’un « acteur national ait choisi Saint-Dizier pour se développer ». Il s’agit du projet de “Grand Palais immersif”, à la salle Aragon.
« On commence à voir des signes de transformation »
Et puis il y a les Jeux olympiques. « On a une vie sportive tellement dynamique que les JO disent : “on vous labellise (Terres de Jeux 2024, Ndlr)”. Mais on va aller encore plus loin en devenant ville pilote », a lancé le maire, sans en dévoiler plus pour le moment. « Nous sommes un territoire à qui tout le monde a tourné le dos depuis 30 ans, mais on commence à voir des signes de transformation possible. »
La fusion des hôpitaux est indispensable
Mais pour concrétiser ces ambitions, il faut s’en donner les moyens. Et relever des défis de taille. « L’un des plus gros enjeux, c’est la santé. C’est une catastrophe nationale. Mais nous essayons d’apporter des réponses à notre niveau. En mai ou juin, la maison médicale du centre-ville va ouvrir dans l’ancien hôpital, avec une quinzaine de professionnels de santé. Ce ne sont pas des nouveaux praticiens, mais on lance une dynamique qui va permettre d’en attirer. Et puis on va poursuivre le travail avec les professionnels concernés pour réussir la fusion des deux hôpitaux. C’est indispensable pour notre attractivité », estime Quentin Brière.
« Désenclaver Saint-Dizier »
Autre défi majeur, « le désenclavement de la ville », tant par le ferroviaire – pour enfin rallier dignement Nancy, Bar-le-Duc ou Strasbourg et améliorer les liaisons vers Reims et Paris – que par la route, notamment via la mise à deux fois deux voies du contournement de la RN4. « L’Etat s’est engagé dans les années 2000 – j’avais 10 ans à l’époque ! – et ce n’est toujours pas fait. »
L’habitat sera aussi au cœur des préoccupations, avec un budget de 7,7 millions d’euros consacré à la rénovation de logements. « Sans ça, vous ne venez pas vous installer à Saint-Dizier », a souligné le maire. Même chose pour la formation, sans laquelle les entreprises n’arriveront pas à recruter. « On pourrait ouvrir une école d’entreprise, comme le lycée Airbus à Toulouse », ambitionne Quentin Brière. Pourquoi pas…
P.-J. P.
La sécurité, un enjeu majeur
« On ne veut pas être les oubliés de la sécurité », a insisté Quentin Brière, maire et président de l’Agglo. « Grâce à la visite de Jean Castex en 2021, on a réussi à mettre autour de la même table toutes les forces de l’ordre, la justice, l’Etat et les élus. On a créé un “Territoire de sécurité urbain et rural”, qui va aboutir à l’installation d’un PSIG interdépartemental avec douze gendarmes, basés à Saint-Dizier. Si on veut être attractif, il faut être en sécurité. »
La vidéoprotection doit aussi se développer. « C’est un outil majeur s’il est bien utilisé », estime Quentin Brière. En plus des 70 caméras déjà en fonctionnement à Saint-Dizier, l’ensemble de l’Agglo doit en être équipé. « On travaille actuellement à l’identification des lieux où les implanter », souligne l’élu. L’idée étant de contrôler ainsi l’ensemble des accès au territoire. La participation citoyenne devrait également être renforcée dans les 60 communes de l’Agglo.