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Mea culpa – L’édito de Patrice Chabanet

LE JOURNAL DE LA HAUTE-MARNE

MEA CULPA – L’édito de Patrice Chabanet

Les évêques ont fait un premier pas. Enfin, serait-on tenté de dire. Ils ont accueilli, à Lourdes, des victimes de pédophilie. Les scandales, récents ou vieux de plusieurs décennies, qui remontent à la surface de l’actualité ne leur donnaient pas d’autres choix. L’Eglise est dans l’obligation de vider l’abcès. Le silence et le déni à propos de pratiques inqualifiables et inexcusables ne peuvent que la mettre en porte-à-faux par rapport à son message. Si la personne humaine est sacrée, l’enfant l’est plus encore. Comme toute vieille institution, engoncée dans ses certitudes et soucieuse de ne pas altérer son image, l’Eglise a trop souvent attendu, non seulement pour sévir, mais surtout pour mettre à l’écart ses brebis galeuses. Son mea culpa vient bien tard. Et sa capacité de réaction ne se distingue pas par une célérité particulière. Des groupes de travail, associant victimes et évêques, vont être mis en place pour « réfléchir et comprendre ». C’est un bon début mais l’opinion publique, dont bien sûr les catholiques, attend ses actions concrètes qui répondent à une question essentielle : comment prévenir ces actes ? Cela suppose un travail de fond sur le recrutement des prêtres et sur la sincérité de leur vocation.

Autant dire que l’épiscopat français – comme ses homologues étrangers – a du pain sur la planche. Quand, de surcroît, il envoie des messages contradictoires, sa crédibilité vacille forcément. Au moment même où il faisait un premier pas vers les victimes, des évêques de la Région Auvergne-Rhône-Alpes écartaient le père Pierre Vignon de ses fonctions de juge de l’officialité interdiocésaine. Officiellement, pour des raisons statutaires. Mais quand on sait que le père Vignon a demandé la démission du cardinal Philippe Barbarin, qui doit être jugé prochainement pour non-dénonciation d’agressions sexuelles, l’affaire prend une tout autre dimension. Entre sauvegarder les apparences et reconnaître ses erreurs, l’Eglise paraît toujours hésiter.

Publié le 04 novembre 2018

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