Très cher carburant… – L’édito de Christophe Bonnefoy
Faire le plein est sans doute l’un des achats les plus traumatisants qui soient, particulièrement lorsque le carburant se paie à prix d’or. Les yeux sur la pompe, l’automobiliste égrène en effet les euros. De visu. Il voit, clairement, son argent partir en fumée, si l’on peut dire. Il sait, dès le réservoir rebouché, de combien est exactement amputé son porte-monnaie. Et depuis quelques mois, le passage à la sacro-sainte station-service et le défilement des chiffres sur l’écran diabolique ont de quoi donner le tournis.
On pourra toujours venir nous expliquer que la transition écologique est en cours, que les prix élevés de l’essence ou du gasoil sont le meilleur… service qu’on puisse rendre à notre environnement. On pourra toujours. Mais personne n’y croira totalement. Car en attendant de se mettre au volant de voitures propres, entièrement électriques ou hybrides, mais surtout encore très coûteuses, le pauvre client n’a pas encore trouvé le moyen de rouler à la pomme de terre ou à la carotte. Il est pris en otage, obligé qu’il est de se rendre à son travail. Ou d’aller en chercher s’il est au chômage. Le serpent qui se mord la queue. Ne parlons même pas des entreprises qui, elles, voient leurs coûts flamber.
La faute à la hausse des taxes ? La faute à la hausse des prix du baril, répond l’Etat, tout en assumant sa volonté environnementale. En attendant, quoi qu’on en dise, c’est forcément le pouvoir d’achat qui se retrouve à l’arrêt. Rouler ou consommer, il faut choisir. Et le choix est vite fait. La réaction, elle, est on ne peut plus prévisible : elle se traduit par une colère qui n’ira pas en s’atténuant, d’autant plus que de nouvelles hausses des prix des carburants sont encore programmées l’an prochain.