Matière à réflexion – L’édito de Christophe Bonnefoy
Bizarrement, on ne peut être qu’à moitié surpris des colis adressés, entre autres, à Barack Obama, Hillary Clinton et à la chaîne CNN. Des paquets pas vraiment destinés à couvrir de cadeaux les deux Démocrates et le média, tous trois farouchement opposés à la politique de Donald Trump. Potentiellement explosifs, ces colis suspects avaient pour but, au mieux d’impressionner, au pire de tuer. Comment s’étonner de cette menace de «terrorisme intérieur», comme l’a qualifiée le chef républicain du Sénat ? Le Président américain s’attelle, en permanence, à alimenter les polémiques et à exacerber les tensions. Le milliardaire est devenu maître dans l’art d’allumer les incendies. Et, surtout, de jeter en permanence de l’huile sur le feu. Que de tels actes soient le fait de groupuscules parfaitement organisés ou d’individus isolés et totalement dérangés, le constat est le même : à vouloir jouer les pompiers pyromanes, on prend le risque un jour ou l’autre de ne plus rien pouvoir contrôler. La communication politique façon Trump a ses limites : celles qui font glisser du simple débat, fut-il acharné, à un combat armes à la main. Le Président américain ne fait pas que tenir des propos outranciers. Il désigne des cibles : des opposants, évidemment, mais aussi son ennemi favori, la presse.
A quelques jours d’élections qui pourraient, selon le résultat, mettre un sérieux coup de frein au programme de Donald Trump, le climat est on ne peut plus tendu au pays de l’oncle Sam. Et il ne faut pas compter sur le Président pour appeler au calme.
Lorsqu’on s’amuse à pointer du doigt des adversaires en y adjoignant des propos qui n’ont plus rien à voir avec la politique, il ne faut pas venir faire semblant de s’offusquer des actes que cela induit. A la limite de l’irresponsabilité. Voilà qui donne matière à réfléchir. Y compris chez nous.