Maintenant ou jamais – L’édito de Christophe Bonnefoy
C’est maintenant ou jamais. Peut-être jamais. C’est à craindre en tout cas. Le Giec est on ne peut plus clair, pour le coup. Si rien n’est fait pour notre planète, ce n’est pas 2050 ou plus tard qu’il faut avoir en ligne de mire, mais carrément 2030. Autant dire demain.
Jusqu’à présent, les alertes, lancées ici et là concernant le réchauffement climatique, entre autres, nous menaient suffisamment loin pour qu’on se fasse peur, mais sans vraiment réagir. C’est bien connu – et c’est humain -, on se préoccupe plus de son quotidien que de son avenir. Parer au plus pressé, en somme. Pour le reste, on verra plus tard.
Mais depuis hier, ce qu’on savait en en refusant inconsciemment l’augure devient une réalité. Clairement, si le monde veut sauver sa peau – limiter le réchauffement à 1,5 °C -, il lui faut agir vite et engager des transformations «sans précédent». Dit encore d’une autre manière : stop aux tergiversations et aux “COP” qui rassurent par des discours de clôture apparemment optimistes mais… non suivis d’effets.
Pour autant, une sonnette d’alarme ne peut être efficace que si personne ne s’efforce de se boucher les oreilles. C’est vrai pour les industries les plus polluantes, qui en l’occurrence semblent avoir refait le stock de casques anti-bruit. Il ne faut guère compter sur elles pour se poser en sauveuses de notre bonne vieille Terre. Plus encourageante et efficace serait la prise de conscience réelle des Etats eux-mêmes. Celle qui accélérera, vraiment, le bouleversement réclamé par le Giec. A défaut, il arrivera un jour où le coup de chaud deviendra fatal.