Une large mission – L’édito de Christophe Bonnefoy
S’il est bien une profession qui fait l’unanimité – et pas contre elle, évidemment -, c’est celle de sapeur-pompier. Hormis cette espèce de mode malsaine qui en fait des cibles privilégiées dans certains quartiers difficiles, les hommes du feu, au sein de nos campagnes, bénéficient d’une indéfectible cote d’amour. A juste raison. Au-delà de leur mission de base – sauver des vies -, on pourrait adjoindre à leur raison d’être un slogan tout simple : “Toujours là pour rendre service”. C’est particulièrement vrai dans un département comme la Haute-Marne. C’est pourtant dans nos villages, souvent, que ces volontaires commencent à se faire rares. Pas par manque de volonté. Les plus petits continuent, encore aujourd’hui, à se rêver pompiers, à bord du fameux camion rouge. Le problème est beaucoup plus terre à terre. Etre volontaire, de nos jours, devient de plus en plus difficile à concilier avec les obligations familiales et/ou professionnelles.
Les 37 mesures annoncées hier par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, sont censées redonner un élan au volontariat, «pilier sans lequel tout s’effondre». Et effectivement, tout comme on peut, aussi, s’inquiéter par exemple de la pénurie de médecins, notamment en milieu rural, on a tout à craindre de la disparition inéluctable de ces petites casernes. Le gouvernement souhaite ainsi, entre autres, assouplir les procédures d’intégration ou encore susciter de nouvelles vocations chez les femmes. Et bien sûr, chez les jeunes en s’appuyant sur le principe des JSP, qui a largement montré son efficacité. Pas seulement pour continuer à préserver des existences… mais aussi, plus largement, pour sauvegarder un lien social essentiel à la survie de nos communes.