Mercato politique – L’édito de Christophe Bonnefoy
On ne peut pas dire que le mercato ait été transcendant. En tout cas dans le petit monde de la Ligue 1. Il est loin, finalement, le temps des révolutions. Neymar acheté à prix d’or par le PSG, MBappé enrôlé à coup de centaines de millions d’euros par les mêmes Parisiens, c’est du passé. Même l’arrivée de Buffon dans la capitale n’aura pas réussi à masquer la pauvreté – façon de parler – des transferts.
En revanche, pris sous l’angle politique, ce mercato est passionnant. Il fait en tout cas beaucoup causer. C’est d’ailleurs tout le danger d’inviter dans un gouvernement des personnalités qui n’ont a priori rien à voir avec les sphères du pouvoir. Leur colère est rarement contenue car leur parole est libre. Ainsi en va-t-il d’un Nicolas Hulot, capable de claquer du jour au lendemain la porte de son ministère. Une démission d’autant plus retentissante, que l’ex-animateur d’Ushuaïa est encore très populaire. Quand il parle, on l’écoute. Le prochain ? Peut-être Stéphane Bern, lui aussi chouchou des téléspectateurs. Il n’est pas ministre, mais Emmanuel Macron lui a confié une mission sur le patrimoine. Et tout comme Nicolas Hulot, il n’hésitera pas à partir vers d’autres cieux si, comme il le pressent, il ne joue qu’un rôle de faire-valoir. Leur carrière, à tous les deux, n’est pas dans la politique. Ils n’ont rien à perdre à dire ce qu’ils pensent.
Stéphane Bern temporise. L’urgence, pour Emmanuel Macron, est de remplacer Nicolas Hulot. Comme au football, il a deux options : à nouveau réaliser un grand coup et rejouer la carte du symbole fort. On pense à Daniel Cohn-Bendit, entre autres. Mais c’est dangereux, on vient de le constater. Ou ne prendre aucun risque et confier le défi écologique à une valeur sûre de la politique. Par exemple François de Rugy. Mais le signal sera moins fort. Un vrai casse-tête.