Saint-Dizier a « une belle et grande base militaire » [Interview]
Mercredi 29 août, la base aérienne de Saint-Dizier a vécu un véritable événement : elle accueillait officiellement le nouvel escadron de chasse 2/4 “La Fayette”. Une montée en puissance pour le site bragard, uniquement équipé en Rafale, qui atteint ainsi une taille optimale. Le colonel Bruno Paupy, commandant de la base depuis un an, nous explique ce qui va changer.
Le Journal de la Haute-Marne : Quel est le principal rôle du nouvel escadron ?
Colonel Paupy : Le nouvel escadron 2/4 “La Fayette” est un escadron de chasse. Il a le même rôle que l’escadron 1/4 “Gascogne”.
Ces deux formations ont trois fonctions principales. Un rôle de protection, ou de posture permanente de sûreté tout d’abord.
C’est une des missions prioritaires de l’armée de l’Air car elle garantit la souveraineté de l’espace aérien et la protection des populations. Elle est assurée 365 jours par an et 24 heures/24, par les Rafale de la base aérienne de Saint-Dizier, notamment. Concrètement, chaque appareil qui vole sur l’espace aérien français doit être identifié. Deux Rafale sont en alerte permanente pour rejoindre les aéronefs en cas de menace.
Le JHM : D’autres missions sont dévolues à l’escadron 2/4 “La Fayette” ?
Colonel P. : L’escadron et ses Rafale ont un rôle de dissuasion. Cela désigne l’ensemble des systèmes d’armes nucléaires dont la France dispose dans le cadre de sa stratégie. Cet escadron contribue également à l’ensemble des missions conventionnelles dévolues au Rafale. Enfin, la base aérienne 113 est une base d’armement et de départ essentielle pour les missions d’intervention immédiate réalisées par l’armée de l’Air. Le 13 avril dernier, avec l’opération “Hamilton”, cinq Rafale de Saint-Dizier sont allés bombarder des sites chimiques en Syrie. Ces frappes étaient une décision d’Emmanuel Macron en étroite collaboration avec les chefs d’État américains et anglais. Nos Rafale ont réalisé dix heures de vols non-stop.
Le JHM : Quel a été le degré de préparation à la base pour accueillir dans les meilleures conditions cet escadron ?
Colonel P. : L’opération s’est faite petit à petit. C’est un travail sur plusieurs années. Nous avons créé une entité administrative, un détachement de l’escadron 1/4 “Gascogne”, il y a un an. Nous sommes montés en puissance depuis plusieurs années en accueillant progressivement les effectifs au niveau de qualification différente. Il y a les pilotes, les officiers de renseignement destinés à l’analyse et à la recherche, les sous-officiers, les militaires du rang, les mécaniciens et enfin le personnel administratif. Cela dit, les effectifs de la base n’ont pas énormément évolué.
Le JHM : Qu’est-ce que la mise en place de ce nouvel escadron représente pour la base ?
Colonel P. : Dorénavant, nous possédons deux escadrons jumeaux, aux mêmes fonctions. Dans les grandes bases de l’Armée, nous avons l’habitude de fonctionner ainsi pour des questions de qualité de travail. Nos deux escadrons s’entraînent ensemble et sont déjà déployés de manière combinée.
Le JHM : Quelle est la prochaine étape du développement de la base ?
Colonel P. : Nous venons d’atteindre un format qui nous permet de faire l’ensemble des missions qui nous sont confiées. Avec ce nouvel escadron, notre base a sa taille optimale. Nous avons donc une belle et grande base militaire avec plus de 2 100 personnes qui y travaillent au quotidien. Notre base est l’une des vitrines de l’armée de l’Air qui souhaite se moderniser et passer au tout Rafale.
Propos recueillis par J. R.