Dérèglement – L’édito de Christophe Bonnefoy
Cette première moitié d’été aura été celle de tous les records. Et ils viennent moins du terrain sportif que du ciel. Le vrai. Pas celui vers lequel on lève la tête pour implorer les dieux – du football, par exemple. Mais celui, plus terre à terre, qui répond aux lois de la science.
Et en l’occurrence, l’époque est bizarre. Troublante même. Et affolante. Le thermomètre a flirté pendant plusieurs semaines avec des températures caniculaires. Ce sont désormais les orages qui viennent troubler nos envies de farnienté. Rien de surprenant en théorie. Sauf quand la canicule dépasse l’entendu : chacun, selon les régions, a eu en ligne de mire ces 40 degrés qui annihilent totalement l’habituel plaisir des chaleurs d’été. Sauf, aussi, quand l’orage n’est pas qu’un épisode anodin au milieu d’une douce nuit d’août et qu’il emporte avec lui les toits, les arbres… et surtout des vies.
Le temps qu’il fait n’a rien d’un événement calculé. Tout juste peut-il être prévisible à court terme sans que l’humain ne puisse influer sur son cours. A plus longue échéance en revanche, il est évident qu’une tendance se dégage. Il fera à l’avenir de plus en plus chaud – on parle de 50 degrés, dans finalement pas très longtemps… – et les exceptions risquent de devenir la règle. On en a, déjà, un aperçu en ce début de XXIe siècle. La faute à qui ? Le dérèglement climatique n’a rien de mystérieux. Malheureusement, c’est bien l’Homme qui en est responsable, pour 10 000 raisons qui flirtent bien souvent avec des intérêts qui n’ont rien d’écologique. C’est l’Homme, aussi, qui peut au moins essayer de limiter les dégâts de ses propres actes. Mais il a déjà pris beaucoup de retard. Trop peut-être.