Ritournelle – L’édito de Patrice Chabanet
Chaque année, à pareille époque, c’est le même refrain : des centaines de kilomètres de bouchons dans le chassé-croisé des vacanciers de juillet et d’août. Bison dit futé n’a toujours pas trouvé la formule magique pour rendre fluides les retours et les départs. Pas vraiment de sa faute : l’étalement des congés n’est pas de sa compétence. Il ne peut agir qu’à la marge en prodiguant des conseils de bon sens pour que les bouchons ne se transforment pas en thromboses. Cette année, la situation s’est corsée avec la canicule. Malheur à ceux qui ne disposent pas de la climatisation dans leur véhicule : l’évasion vers la terre promise des vacances prend des allures de travaux forcés.
Mieux vaut en être conscient : les Français ne sont pas prêts à changer leurs habitudes et leur calendrier de vacances estivales. On est loin de l’exemple allemand qui voit les écoliers berlinois partir le 7 juillet et reprendre leurs cours le 17 août, et ceux de Sarre terminer le 25 juin et rentrer le…3 août. Cela n’empêche pas les pics de trafic sur les autoroutes, mais l’effet de masse est plus dilué, y compris sur les axes qui mènent au soleil. L’absence de barrières de péage outre-Rhin favorise la fluidité, mais c’est un autre débat…
L’éclosion des bouchons sur la route des vacances ne s’explique pas uniquement par les seules considérations techniques. On sent chez nos compatriotes la volonté de couper les ponts, d’un seul coup, avec une actualité pas très réjouissante. Une mise entre parenthèses salutaire : oublier pendant quelques jours l’interminable affaire Benalla, les tribulations toujours étonnantes de Donald Trump, le Brexit, les bagarres entre rappeurs en plein aéroport etc. Le répit sera de courte durée. La rentrée se profile déjà après le 15 août, nous rappellent les rabat-joie de service. La seule réponse qui vaille : demain est un autre jour…