Front politique – L’édito de Christophe Bonnefoy
L’issue était connue d’avance. Les motions de censure débattues hier devant l’Assemblée nationale n’avaient évidemment pas pour objectif de renverser le gouvernement. Encore moins, bien sûr, de pousser Emmanuel Macron à la démission, alors que c’est, peut-être, le doux rêve qu’entretiennent certains députés des oppositions. C’était tout simplement mathématiquement impossible, sauf à imaginer une vague LREM qui, subitement, aurait rallié Les Républicains et les groupes de gauche. On en est loin, même si certains représentants de la majorité présidentielle sont forcément mal à l’aise depuis les révélations sur l’affaire Benalla.
Tout juste ces deux motions pouvaient-elles permettre d’obtenir des réponses précises de la part du Premier ministre. Là encore, les signataires en ont été pour leurs frais, si l’on peut dire. D’un côté, «on nous a menti». De l’autre, «nous continuerons les réformes coûte que coûte». Deux motions, donc, uniquement pour marquer le coup, au moins sur le moment. Un front purement politique mais une affaire, finalement, dont chacun a bien compris comment il pourrait essayer d’en tirer profit. Les uns en dénonçant l’instrumentalisation d’un scandale qui n’en serait pas un, les autres en tentant de faire mettre un genou à terre à Emmanuel Macron.
Reste pourtant une inconnue, et de taille. Du côté du gouvernement, on soutient mordicus que les Français – les électeurs donc – ne veulent plus entendre parler de cette affaire Benalla. Chez LR ou les Insoumis, on promet qu’au contraire ils sauront s’en souvenir. A suivre.