L’incendie meurtrier – L’édito de Patrice Chabanet
La France, fort heureusement, paraît épargnée, malgré un thermomètre qui repart à la hausse. Cela ne doit rien au hasard. Depuis plusieurs années, une gestion plus rigoureuse des forêts, dans le Sud notamment, permet d’anticiper grâce à un arsenal diversifié : élagage, débroussaillage, pâturage et surveillance permanente. Cela dit, tous ces dispositifs sont fragiles. L’accumulation des canicules et l’élévation régulière des températures moyennes demeurent un défi constant pour les autorités. Qui aurait dit, il y a quelques années seulement, que la septentrionale Suède serait dévastée comme n’importe quel pays méditerranéen ? C’est bien cette accélération du mouvement qui doit nous inquiéter. Les Français tiennent leur feuilleton : l’affaire Benalla. Un incendie politique qui leur fait oublier d’autres incendies autrement plus meurtriers, ceux qui dévastent la Grèce en particulier. Déjà plus de 70 morts. Visiblement, les autorités grecques sont dépassées par l’ampleur du désastre. On aurait aimé, d’ailleurs, que dans le tumulte du débat franco-français à l’Assemblée émergent quelques voix, d’où qu’elles viennent, pour soutenir le peuple grec et lui proposer une aide. Passons. Rappelons quand même que la Grèce a le privilège, si l’on ose dire, de connaître l’un des incendies les plus meurtriers qu’ait connus l’Europe. Elle allonge la liste des pays durement touchés par le feu sur le Vieux continent, même si fort heureusement les bilans humains n’ont rien de comparable. On pense bien sûr à la Suède. Elle se débat depuis plusieurs semaines avec des incendies qui font penser à ce que subit régulièrement la Californie : hors de contrôle. La Norvège et la Lettonie sont également touchées. Les raisons de ces désastres écologiques sont évidentes : les pointes de chaleur, résultat d’un réchauffement climatique indéniable. Ainsi, bien loin de l’Europe, le Japon subit lui aussi une sévère canicule qui a déjà provoqué la mort de 80 personnes.